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Plumicule
11 février 2014

Sur la route

 

Comment mettre en images un roman aussi dense qu'est Sur la route de Jack Kerouac ?

 

Fer de lance de la Beat generation, Kerouac publie en 1957 Sur la route. Dans cette œuvre presque autobiographique, il s'inspire de ses propres expériences. Suite à la mort de son père, Sal, le personnage principal, entreprend son voyage initiatique à travers l'Amérique qu'il va traverser en long et en large. De New York à San Francisco, en passant par la Louisiane, et jusqu'au Mexique, sur sa route il va croiser le chemin d'hommes et de femmes marqués par la folie et la fureur de vivre. Kerouac dresse le portrait des personnes qui lui sont proches. Ainsi, derrière Sal Paradise se cache Jack Kerouac, Dean Moriarty est Neal Cassady, Marylou est Luanne Hendersen, ou Old Bull Lee qui n'est autre que William S. Burroughs. Rythme effréné du jazz et effluves d'alcool et de drogue, l'histoire est aussi teintée de spiritualité et de la quête de soi.

 On_the_road,_Colorado

Walter Salles adapte à l'écran Sur la route en 2012. C'est la nouvelle génération d'acteurs en provenance d'Hollywood qui aura la lourde tâche d'interpréter les personnages principaux : Garrett Hedlund, Sam Riley, Kristen Stewart.
Du point de vue visuel, la photographie est belle, elle réussit à retranscrire l'atmosphère des années 50. Toutefois, cette adaptation est une version aseptisée du roman. Il convient qu'il est impossible d'exposer tout le livre à cause de la multiplicité des lieux, des personnages et des situations. Malgré tout, il manque ce quelque-chose... Si certaines scènes tentent de recréer l'ambiance électrique, elles manquent toutefois de profondeur. Elles semblent être là juste pour être là, elles n'ont pas de réelle signification. Le film passe donc à côté du propos de Kerouac. L'interprétation des acteurs principaux est un peu lisse et les personnages sont traités de manière superficielle. Lors de la lecture du livre, j'imaginais un Sal Paradise observateur, en retrait mais avec une certaine présence, un charisme dont manque l'acteur principal du film. Celui qui m'aura marqué est Old Bull Lee, interprété par Viggo Mortensen. Une interprétation qui est très fidèle au personnage du roman.

 

«Pour moi ne comptent que ceux qui sont fous de quelque chose, fous de vivre, fous de parler, fous d'être sauvés, ceux qui veulent tout en même temps, ceux qui ne bâillent jamais, qui ne disent pas de banalités, mais brûlent, brûlent, brûlent comme un feu d'artifice.»

 

...et il semble alors que, dans ce film, la flamme ne s'est pas allumée. Il manque la folie, l'extravagance, la prise de risque, l'aura spirituel, si représentatifs de Sur la route.

 

Mélanie, de l'équipe Plumicule

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